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Tribune

Le leadership empathique

Le leadership empathique est efficace pour engager des collaborateurs. Cet article explique de façon simple ce qu'est le leadership empathique, pourquoi ça fonctionne et comment on fait pour être un leader empathique.

Par Bart Sasse (Directeur General, Manager de Transition, Investisseur)

Publié le 15 janv. 2018 à 12:09

Le leadership empathique, la seule façon de leader vraiment… Le bon sens, la connaissance de soi et d’humilité peuvent fortement améliorer la performance de votre entreprise, en faisant ce qui semble juste ! Le leadership a un sens, soit l’augmentation de la valeur d’une entreprise soit l’éradication d’une maladie sur terre soit toute autre mission qui a du sens pour ceux qui la poursuivent. Cet article concerne l’application du bon sens pour motiver les collaborateurs et pour les engager à contribuer à la mission d’une organisation.

De nombreuses recherches ont montré comment le niveau d’engagement des collaborateurs a une influence positive sur la performance des organisations pour réaliser leurs missions. Une enquête Korn Ferry de 2016 a montré que des organisations fortement engagées réalisent une croissance de chiffre d’affaires 4,5 fois plus importante que les organisations faiblement engagées.

Et pourtant, beaucoup d’entreprises échouent à engager la majorité de leurs collaborateurs, ce qui est prouvé dans des enquêtes d’engagement partout dans le monde. Mais les clés de l’engagement sont connues, dont une des plus essentielles est une méthode de management empathique.

Le leadership empathique, qu’est-ce que ça veut dire ?

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Empathie : une faculté intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent (Larousse)
Mon père me disait toujours : "Ne faites pas à autrui ce que vous ne voulez pas que l’on vous fasse". Cela semble être du bon sens, et c’est proche d’être empathique vis-à-vis des autres.

Peut-être qu’être empathique, c’est d’être un petit peu moins tourné vers soi et s’approcher des autres avec humilité et curiosité. Satya Nadella, CEO de Microsoft, caractérisait le changement de culture chez Microsoft "du je sais tout vers le j’apprends tout".

Pour être empathique, il faut donc de l’humilité et de la curiosité pour ce que les autres ressentent ou désirent. Alors, qu’est-ce que nous voulons tous ? La pyramide de Maslow nous éclaire sur les besoins basiques, psychologiques et d’autoréalisation.

Dans le monde occidental, pour ceux qui ont du travail, les besoins physiologiques sont plutôt pourvus. La clé pour améliorer le niveau d’engagement des collaborateurs est donc dans les besoins psychologiques et d’autoréalisation.

Ceci nous mène vers ce que l’on pourrait appeler les quatre dimensions d’un leader empathique :

1) Valoriser l’autre : offrir reconnaissance, bienveillance, confiance, loyauté. Faire preuve au quotidien d’appréciation, intérêt, humilité, bienveillance, courage, curiosité et apprendre des erreurs.

2) Offrir une mission pertinente et inspirante, et offrir l’opportunité d’en faire partie. Assurer que l’organisation a, et vit, une mission pertinente et partagée.

3) Projeter de l’optimisme et de la confiance. Assurer la réalisation de succès à court terme.

4) Être authentique, humble et inspirant. Travailler consciemment sur soi, avec du coaching si nécessaire, partager des expériences.

Par notre comportement, nous pouvons influencer de façon positive sur ces quatre dimensions.

La plupart des managers ne se rendent pas compte que ces comportements ont un impact chimique (ou biologique) qui contribue à influencer la motivation et l’engagement de leurs collaborateurs ! C’est le résultat de la production de neurotransmetteurs dans notre cerveau, qui affectent nos émotions et nos sentiments.

Il y a l’ocytocine et la sérotonine que nous déclenchons chez les autres, affectant leur état émotionnel. Quand une personne reçoit de l’attention bienveillante d’un manager ou d’un pair, cela déclenche une libération d’ocytocine dans le cerveau, ce qui donne un sentiment confortable de confiance vers les autres. L’ocytocine est déclenchée par une proximité physique, donc un comportement bienveillant en situation de face-à-face est plus efficace qu’un message texte.

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Quand nous montrons notre appréciation pour le travail ou le talent d’un collaborateur, quand nous le mettons en valeur, la sérotonine est libérée dans le cerveau, ce qui fait que l’on se sent confiant et nous aide à résister au rejet.
Il y a la dopamine et les endorphines, que nous pouvons déclencher comme récompense pour nous-mêmes et pour renforcer notre performance. La réalisation d’un objectif ambitieux déclenchera la libération de dopamine, "la drogue des champions". Cela nous donne un sentiment de satisfaction après l’accomplissement d’une tâche ou la réalisation d’un objectif.

Les endorphines nous aident à persévérer malgré la douleur ou la fatigue, elles sont déclenchées par notre motivation et notre ténacité à compléter la tâche. On parle de la drogue des marathoniens ; pendant des activités d’endurance, notre motivation entraine la libération des endorphines, ce qui nous permet de maintenir notre énergie pendant les périodes de lourde charge de travail.

Voyons comment nous pouvons renforcer notre impact sur ces quatre dimensions.

1. Une des caractéristiques clés qui mène le leader empathique vers le succès, c’est l’humilité

Notre humilité nous permet de laisser briller les autres, et de nous réjouir de leur réussite. Jim Collins, dans son livre "Good to Great", mentionne l’humilité comme une caractéristique du "Leader Level 5", étant :
• Modeste, jamais vantard.
• Réticent. Calme. Dépend de normes inspirées, pas de charisme inspirant.
• Canalise l’ambition vers l’entreprise, pas vers lui.
• Crédit pour succès vers les autres, des éléments externes ou la chance.
• Regarde par la fenêtre, pas dans le miroir.

John Dame & Jeffrey Gedmin ont identifié 6 façons de renforcer notre humilité en leadership :
• Etre conscient de ce qu’on ignore
• Ne soyez pas trop impressionnés par votre publicité personnelle
• Ne sous-estimez jamais vos concurrents
• Vivez et encouragez un esprit de service
• Écoutez les idées bizarres ou contraires
• Soyez passionnément curieux

Attention : un leader humble peut bien avoir des rêves ambitieux et une mission très challengeante.

2. Mission, un objectif irrésistible et authentique !

Des déclarations Mission & Vision sur de jolis PowerPoint ne convainquent plus. Les Millénaires recherchent l’action avec du sens, le vrai progrès, sinon leur attention de durée limitée sera perdue (et eux-mêmes seront perdus pour l’entreprise !). Ils cherchent à participer à quelque chose (potentiellement) d’important.
Il est nécessaire de constamment renforcer la "grande mission" en actions et en discours. Le leader porte cette vision dans ses activités quotidiennes et il réaffirme son authenticité.

La mission doit être pertinente pour le secteur d’activités, mais doit aller au-delà de l’existence de l’entreprise, elle doit bénéficier à une partie de la société en général, car cette mission est la raison d’engagement et d’adhésion.
Impliquer autant de collaborateurs que possible dans le développement et la réalisation de la mission contribue à son efficacité pour lier et engager les collaborateurs.

On adhère surtout au POURQUOI, aux raisons pour lesquelles nous travaillons à une mission, nous adhérons bien moins fort au QUOI, aux choses que nous faisons pour la réaliser. Un RÊVE est bien plus inspirant qu’un PLAN, comme l’explique l’auteur Simon Sinek dans "Start with Why", et comme l’avait bien compris Martin Luther King.

3. L’importance de la réussite de court terme (et son impact)

Notre approche classique du management était de créer un plan et de gérer les déviations du plan, se focalisant ainsi la plupart du temps sur les zones de sous-performance. Le résultat évident a été une culture d’entreprise de non-prise de risques et d’expliquer les déviations du plan.

Aujourd’hui, les Comités de Direction innovateurs avec un esprit d’amélioration obligent chaque manager à raconter des succès pour créer une culture de partage continu de nouvelles positives et de bons résultats (chez Microsoft : "la Recherche de l’Incroyable").

La science a prouvé que "le bonheur déclenche la performance", et pas l’inverse, comme explique Shawn Achor dans "The Happiness Advantage". Ainsi, un focus sur des messages et des nouvelles positives n’est pas un pansement pour que l’on se sente mieux, c’est un moyen de réaliser une meilleure performance en réalité.

Le simple fait que les équipes savent qu’on va leur demander de partager des succès leur donne une raison supplémentaire de chercher des succès au quotidien. Cela crée un cercle vertueux qui devient une bonne habitude.

4. L’authenticité est clé, la connaissance de soi est essentielle

Une des clés du leadership empathique est de générer la confiance. Afin de générer la confiance, nous devons être cohérents et crédibles. Les collègues vont finalement percevoir un manager "en campagne électorale" qui ne croit pas vraiment ses propres mots.

Être authentique ne veut pas forcément dire être spontané ou impulsif. C’est plutôt réagir avec honnêteté et de façon sincère. Un leader empathique reste fidèle à ses croyances, sa vérité, en réagissant de façon sensible et honnête, mais pas impulsive.

L’honnêteté n’est pas une excuse pour un comportement grossier, qui va vite instiller la peur. En étant curieux, humble et bienveillant, en restant fidèle à soi-même, le leader authentique va construire un environnement de confiance et d’apprentissage pour l’équipe.

La connaissance de soi est un travail continu. Cela demande du manager de constamment s’entrainer à savoir et à ressentir ses croyances, ses émotions, et à aligner son comportement avec ses croyances au quotidien. S’entrainer en connaissance de soi demande de l’honnêteté, du courage, une curiosité profonde et de lâcher prise, en cherchant ce miroir honnête qui nous montre qui nous sommes vraiment.

• Acceptez vos défauts.

• Soyez fier de votre courage d’être honnête avec vous-même. Si la vérité ne vous fait pas mal, elle est plus facile à accepter.

• Lâchez prise sur des choses qui n’ont pas (ou plus) de valeur pour vous.

• Créez un environnement sûr pour les autres pour vous donner du feedback (l’humour est un outil très efficace pour cela).

• Exigez d’obtenir un feedback honnête sur vos points faibles.

• Cherchez un feedback à 360° au travail et dans votre vie personnelle.

La récompense du leadership empathique

Nous pouvons quadrupler la performance de notre entreprise !

• En luttant pour réaliser nos rêves au lieu de suivre un plan.

• En nous entourant d’une équipe passionnée et engagée.

• En construisant un cercle vertueux de reconnaissance autour de nous, qui nous tire constamment vers le haut.

Tout ce qu’il faut, c’est du bon sens :

• Soyez le leader que vous auriez voulu pour vous-même.

• Ne faites pas à autrui ce que vous ne voulez pas que l’on vous fasse.

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