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Méthode Pomodoro : séquencer son travail pour être plus efficace

La méthode Pomodoro est souvent présentée comme un remède à la procrastination, mais qu’en pensent ceux qui l’ont testée ?

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Une méthode célèbre... Mais est-elle vraiment efficace ? (Luca Mascaro / FlickR)
Publié le 16 oct. 2017 à 08:00

Se concentrer sur une tâche pendant vingt-cinq minutes, puis s’accorder cinq minutes de pause, et répéter l’opération quatre ou cinq fois avant de s’autoriser une plus grande pause de quinze ou vingt minutes. Tel est le principe simplissime de la méthode Pomodoro, “tomate” en italien, en référence au petit minuteur de cuisine. Car, lorsque cette technique a été théorisée par Francesco Cirillo dans les années 1980, c’était encore l’outil le plus pratique pour mesurer le temps.

Depuis l’arrivée d’internet dans les bureaux, la méthode Pomodoro a connu un regain d’intérêt afin de lutter contre la procrastination et éviter de se laisser happer par les méandres du web ou de sa pensée jusqu’à oublier qu’on avait du pain sur la planche.

Mieux maîtriser son temps

“L’objectif, c’est de sortir de l’inertie et passer à l’action, de retrouver la sensation d’avancer concrètement, même si ce n’est que par tranche”, explique Diane Ballonad Rolland, coach, formatrice et auteure de J'arrête de procrastiner ! (éd. Eyrolles, 2016). Elle la recommande régulièrement, mais elle reconnaît que cette technique “ne fonctionne pas pour tout le monde”.

La méthode Pomodoro s’adresse principalement à ceux qui font face à un objectif qui semble insurmontable, ou ceux qui ont trente choses à régler en même temps. “Le cerveau n’est pas conçu en mode multitasking”. Autrement dit, l’idée est de mobiliser ses capacités de travail sur une seule tâche à la fois même quand on croit pouvoir en faire deux.

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Elodie, 28 ans, a ainsi essayé cette méthode durant la rédaction de sa thèse en neurosciences : “J’avais du mal à atteindre mes objectifs, je me disais que je devais écrire un chapitre en une semaine par exemple, et chaque jour une partie, mais je n’y arrivais pas et ça me démotivait. Tandis que de fixer l’objectif en termes d’horaires, en nombre de pomodori [cycles de 25 minutes], a mieux fonctionné. Même si je n’avais pas fini mon chapitre à la fin de la semaine, je me disais qu’après 70h en méthode Pomodoro, je n’aurais pas pu faire plus”.

Avec l’application qu’elle utilisait, Productivity Challenge Timer, elle pouvait aussi mesurer à quel moment de la journée elle était plus efficace et réorganiser son travail en fonction : “J’ai vu que j’écrivais plus facilement entre 21h et minuit alors que le matin, j’étais moins productive”.

Et lorsqu’elle en avait assez d’écrire, mais qu’il ne lui restait qu’un ou deux pomodori sur son objectif quotidien, elle se disait qu’il n’y en avait plus pour longtemps. “Ça n’est que vingt-cinq ou cinquante minutes en plus, mais à la fin de la semaine ça peut représenter cinq ou six heures de travail”.

Une méthode adaptée aux projets importants et menés en solo

La méthode Pomodoro a aussi été d’une grande utilité pour Maïté, ingénieure informaticienne de 25 ans, lors de son stage de fin d’études. “Je devais faire un état de l’art, compiler des informations, puis implémenter ce que j’avais appris en code dans un système. Mais je ne savais pas par où commencer”.

Grâce au gestionnaire de tâches Trello et à son plug-in Trellodoro (le minuteur), elle a ainsi pu organiser tout son travail. “Aujourd’hui je ne l’utilise plus parce que je n’ai plus un gros objectif, mais plusieurs petits et je suis interrompue fréquemment. Mais j’ai gardé l’idée de découper les tâches et je n’hésite plus à faire cinq minutes de pause pour discuter avec un collègue, jouer sur mon téléphone ou regarder par la fenêtre”.

La méthode Pomodoro apparaît donc adaptée aux projets importants et menés en solo, moins pour un travail discontinu en équipe. Et “appliqué à des journées entières, ça peut avoir un côté ennuyeux”, ajoute Diane Ballonad Rolland. En fonction des tâches, d’autres techniques, comme le bullet journal ou le mind mapping, peuvent aussi servir à rompre avec la procrastination.

Crédit photo : Luca Mascaro

Rémy Demichelis

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