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Travail sur écran

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Prévention des risques

 

Pour prévenir et limiter les effets sur la santé du travail sur écran effectué au bureau ou à domicile, il convient d’être vigilant non seulement à l’aménagement et à l’implantation des postes de travail, au choix du matériel, à l’affichage des informations à l’écran, mais aussi au contenu et à l’organisation des tâches de travail.

Quelques principes doivent être respectés afin que les recommandations ci-après soient adaptées aux spécificités de l’activité et aux caractéristiques individuelles des salariés :

  • une analyse de l’activité est un préalable indispensable à la sélection des mesures de prévention ;
  • les salariés doivent être consultés et être associés aux choix des équipements (mobilier, matériels informatiques, accessoires…) et à l’aménagement des postes de travail. Ils doivent aussi être informés et formés à l’utilisation des différents équipements ;
  • les équipements mis à la disposition des salariés doivent être modulaires et réglables afin qu’ils puissent s’adapter aux caractéristiques de chacun et aux variabilités de l’activité ;
  • de la même manière, l’organisation du travail doit être souple pour laisser des marges de manœuvre aux salariés.

Aménagement du poste de travail

Principes généraux

 

S’il n’existe pas de posture idéale, il existe une posture assise de moindre inconfort pour le travail sur écran, dont les caractéristiques sont les suivantes :

  • les pieds reposent à plat sur le sol ou sur un repose-pieds ;
  • les cuisses sont horizontales, l’angle des genoux est droit et l'arrière des genoux n'est pas comprimé par l'assise ;
  • les coudes sont proches du corps, avec un angle droit ou légèrement obtus ;
  • les mains sont alignées avec les avant-bras;
  • le dos est droit.
Posture de moindre inconfort pour le travail sur écran

Posture de moindre inconfort pour le travail sur écran

 

Des principes généraux existent aussi pour le positionnement et l’utilisation de l’écran, du clavier et de la souris sur le plan de travail :

  • pour un bon compromis entre vision et posture, le haut de l’écran doit être positionné au niveau des yeux (plus bas pour les salariés porteurs de verres progressifs). La distance œil-écran est à adapter à la taille et à la résolution de l’écran ; elle est généralement de 50 cm à 70 cm ;
  • le clavier doit être placé à une distance de 10 à 15 cm du bord du plan du travail. Les poignets ne doivent pas reposer continuellement sur le bord du bureau pendant la frappe ;
  • la souris et les autres dispositifs de pointage, peuvent, suivant leurs caractéristiques, être positionnés dans le prolongement de l’avant-bras ou entre le clavier et l'utilisateur. Le coude est proche du corps et l’alignement main/avant-bras doit toujours être respecté.
© Odeka / L’un & l’autre pour l’INRS – 2021

© Odeka / L’un & l’autre pour l’INRS – 2021

 

L’aménagement du poste de travail doit se rapprocher de ces recommandations tout en laissant la possibilité d’adopter des postures alternatives. Le mobilier et le matériel doivent encourager l’utilisateur à changer régulièrement de posture (par exemple, la mise à disposition de bureaux à hauteur variable permet l’alternance entre posture assise et posture debout).

Le mobilier doit offrir des réglages permettant de répondre à la diversité des utilisateurs et aux variabilités de l’activité. Dans le cadre de postes de travail non attribués (ex. : flex-office), les réglages du siège, de l’écran et du plan de travail doivent être simples et intuitifs.

L’aménagement proposé doit offrir assez d'espace aux salariés pour qu'ils puissent bouger, changer de position, s’étirer, étendre leurs jambes, et accéder aisément aux équipements et aux documents.

Le travail sur un ordinateur portable ou avec plusieurs écrans implique les conseils spécifiques ci-dessous.

Travail sur ordinateur portable

 

L’utilisation prolongée d’écrans intégrés directement au clavier, comme c’est le cas pour les ordinateurs portables, est inadaptée et ne permet pas de respecter les principes généraux d’aménagement d’un poste de travail avec écran.

Ainsi, il faut privilégier la connexion de l’ordinateur portable à une station d’accueil reliée à un écran, à un clavier et à un dispositif de pointage externes afin de recréer un poste de travail similaire à celui d’un ordinateur fixe. En cas d’impossibilité de relier l’ordinateur portable à un écran externe, il est conseillé de rehausser l'ordinateur (sur une pile de livres, un support incliné…) afin de placer le haut de l’écran à hauteur des yeux, sans oublier de compléter l’équipement avec un clavier déporté et une souris.

En ce qui concerne les tablettes tactiles, il est recommandé de les positionner en face de l’utilisateur, sur un socle à une hauteur et une distance suffisantes pour les tâches de visionnage à l’écran. Les tablettes ne doivent pas être utilisées comme outil de travail principal pour les tâches informatiques.

Travail sur plusieurs écrans

 

Si le salarié travaille sur plusieurs écrans, il est conseillé d’utiliser des écrans de mêmes dimensions et caractéristiques d’affichage (résolution, luminosité, contraste…) et de les installer à la même distance par rapport aux yeux. En pratique, l’aménagement dépend du nombre d’écrans utilisés et de la fréquence d’utilisation de ces écrans. Par exemple :

  • si le salarié travaille sur deux écrans et que l'un est beaucoup plus consulté que l'autre, il convient de placer l’écran le plus consulté face au salarié. Si les deux écrans sont consultés autant l'un que l'autre, ils devront être placés côte à côte devant le salarié. De plus, si les deux écrans ne font qu'un du point de vue de l'affichage, il peut être utile d'augmenter la vitesse de déplacement du curseur d’un écran à l’autre ;
  • si le salarié travaille sur trois écrans, il convient de les accoler en arc de cercle pour permettre une distance œil-écran homogène.

Matériels et accessoires

 

Le choix de matériels adaptés à l’activité et aux caractéristiques des salariés permet de se rapprocher des principes d’aménagement du poste de travail rappelés ci-dessus.

La consultation et la participation des utilisateurs en matière de choix d’équipements et d’aménagement du poste de travail doivent être systématiques.

Plan de travail

 

Les dimensions du plan de travail sont à déterminer en fonction des tâches effectuées, du matériel de bureau nécessaire (écrans, clavier, souris, téléphone, documents, etc.) et de l’évolution éventuelle des besoins. Les dimensions doivent être suffisantes pour que l’utilisateur puisse varier ses positions et accéder aisément aux différents équipements.

Une profondeur minimale de 80 cm est recommandée. Cependant, au-delà de deux écrans, une profondeur de 110 cm du plan de travail peut être nécessaire.

La largeur du plan de travail dépend également du nombre d’écrans utilisés. Elle doit être au minimum de 180 cm mais une largeur de 160 cm peut être tolérée dans des situations d’aménagement contraint.

La hauteur du plan de travail dépend de la posture adoptée par le salarié et de la possibilité ou non de réglage du plan de travail (données issues de la norme NF EN 527-1) :

 

 

 

 

Hauteur du plan de travail

Posture de travail

Plan de travail à hauteur variable

Plan de travail ajustable au moment de l’installation

Plan de travail fixe

Assis seulement

650-850 mm

650-850 mm

740 ± 20 mm

Debout seulement

950-1 250 mm

950-1 250 mm

1 050 ± 20 mm

Assis debout

650-1 250 mm

650-1 250 mm

Ne s’applique pas

 

Un bureau assis/debout à hauteur variable, permet d’alterner pendant l’activité posture assise et posture debout. Pour un passage facile d’une posture à l’autre, un réglage électrique des hauteurs est à privilégier. Les recommandations concernant le positionnement de l'écran et des dispositifs d'entrée, clavier et souris, sont les mêmes pour un travail assis ou debout.
Les bords du plan de travail ne doivent pas avoir d’arêtes vives ni d’angles saillants susceptibles de provoquer des blessures ou l'inconfort des travailleurs. La surface du plan de travail doit être mate pour limiter les reflets et donc la fatigue visuelle.

Siège


Il est nécessaire de s’assurer que le siège soit adapté :

  • à la situation de travail (durée d’utilisation, posture de travail principale…) ;
  • à son utilisateur (morphologie, problèmes de santé éventuels…) ;
  • à l’environnement dans lequel il sera utilisé (revêtement de sol, dimensionnement des espaces de travail…).

Par ailleurs, le siège doit présenter différentes caractéristiques :

  • la profondeur de l’assise doit permettre au salarié d'appuyer le bas de son dos sur le dossier sans que le bord avant exerce de compression derrière les genoux. Ce bord avant doit être galbé ;
  • la hauteur de l’assise réglable doit garantir un appui des pieds sur le sol. Si les pieds ne reposent pas au sol, un repose-pieds doit être proposé ;
  • lle dossier doit assurer un bon maintien du dos et en particulier des lombaires, avec un dispositif de maintien réglable en hauteur et en tension. Le soutien des omoplates est nécessaire si le travail sur écran est majoritaire ;
  • le rembourrage du dossier et de l’assise doit être ferme et offrir un bon appui. Le tissu de revêtement doit être poreux afin de permettre une bonne circulation de l'air ;
  • les accoudoirs doivent être amovibles et réglables (hauteur, écartement, recul, angle) ;
  • le siège doit être équipé de cinq roulettes adaptées aux caractéristiques du sol (sol dur ou sol mou) pour une bonne stabilité et un déplacement aisé. Des roulettes autobloquantes sont conseillées pour les sièges hauts ;
  • un appui-nuque est nécessaire, si le salarié surveille plusieurs écrans placés sur différents niveaux.
Description des caractéristiques d'un siège

Repose-pieds

 

Un repose-pieds doit être proposé aux salariés dont les pieds ne sont pas en appui sur le sol suite au réglage des divers équipements de travail (siège, plan de travail).

Le Code du travail précise qu’un « repose-pieds est mis à la disposition des travailleurs qui en font la demande » (article R. 4542-9).

Il doit être inclinable et réglable en hauteur et sa surface doit être antidérapante.

Écran

 

L'écran doit être réglable en hauteur, orientable et inclinable facilement.

Il doit être mat. Les écrans brillants sont sources de reflets et doivent être évités. L'écran doit être de taille adaptée au travail à effectuer et au niveau de résolution souhaité.

Un affichage sur fond clair (écran à polarité positive) doit être privilégié car :

  • il est moins fatigant pour la vue qu'un affichage sur fond sombre ;
  • les reflets sont moins visibles ;
  • la couleur de fond est alors la même que celle des documents papier (caractères foncés sur fond clair) et de l’environnement (murs souvent de couleur claire)

Souris et dispositifs de pointage

 

Le choix du dispositif de pointage dépend avant tout de l’utilisation qui en sera faite par le salarié.

La souris standard est le dispositif de pointage le plus souvent utilisé. Son maintien nécessite que la main soit orientée paume vers le plan de travail, ce qui engendre une rotation interne de l’avant-bras, c’est à dire une pronation complète de l’avant-bras proche de 90 ° par rapport à la verticale. Or, la position la plus relâchée de l’avant-bras lorsque qu’il est posé sur le bureau correspond à une pronation de 30 ° par rapport à la verticale.

De nombreuses souris présentant des inclinaisons différentes, dites « souris ergonomiques », existent : les souris inclinées et les souris verticales.

© Odeka / L’un & l’autre pour l’INRS – 2021 © Odeka / L’un & l’autre pour l’INRS – 2021
©J.-A. Deledda / INRS / 2023 © J.-A. Deledda / INRS / 2023

D’autres dispositifs de pointage existent, comme le trackball, le joystick, le pavé tactile ou le pointeur central. Ils se distinguent des souris par leur conception et leur maniement. Le trackball et le joystick sont communément placés à côté du clavier alors que le pavé tactile et le pointeur central sont placés devant l’utilisateur. Le placement devant le clavier entraîne une posture de l’épaule plus neutre. Le pavé tactile et le pointeur central permettent le déplacement du curseur à l’écran avec l’une ou l’autre main, mais l’avant-bras est en pronation complète. Le pointeur central engendre une posture des doigts neutre. Le pavé tactile nécessite lui de travailler avec un seul doigt, en empêchant les autres doigts de le toucher pour éviter le déplacement involontaire du curseur, ce qui induit une posture statique maintenue sollicitant les doigts mais aussi les épaules.

Clavier

 

Le clavier doit être inclinable, dissocié de l'écran et avoir une surface mate pour éviter les reflets. Son épaisseur moyenne ne devrait pas excéder 3 cm.

L'épaisseur et l'inclinaison du clavier doivent limiter l'extension des poignets, c'est pourquoi il n'est pas conseillé d'en déplier les pieds.

Si on place la souris à côté du clavier, il vaut mieux choisir un clavier sans pavé numérique quand on utilise peu ce dernier.  

Repose-paume

 

L’utilisation d’un repose-paume n’est pas justifiée si les préconisations relatives à l’aménagement du poste et à l’utilisation du matériel informatique (souris, clavier) sont mises en œuvre.

Porte-document

 

Lorsque le salarié travaille fréquemment à partir de documents papier, un porte-document est utile. Celui-ci doit être placé à une hauteur et une profondeur qui minimisent la fatigue de la nuque et des yeux : à côté de l’écran ou entre le clavier et l’écran.

Si le salarié a besoin de placer ses documents devant lui pour y écrire, un support de document coulissant peut être placé au-dessus du clavier.

Implantation du poste de travail

 

Il est en général possible d'implanter de manière optimale un poste de travail comprenant un ordinateur dans un local et ce quelle que soit la configuration de la pièce. Pour ce faire, il faut prendre en compte l'éclairage ainsi que l’environnement sonore et thermique.

Local de travail

 

Il est recommandé de disposer le poste de travail perpendiculairement aux ouvertures extérieures (portes, fenêtres…). Cela dit, il est important aussi que le salarié puisse voir les personnes qui entrent dans le local, pour préserver une sphère intime et respecter les exigences de confidentialité.

Il est par ailleurs déconseillé de positionner l’écran face à un mur car ceci ne permet pas de faire des pauses visuelles, en passant en vision de loin lorsque l’on quitte l’écran des yeux.

L’implantation de bureaux collectifs doit permettre de se voir sans être face-à-face
Le tableau ci-dessous explicite quelques enjeux touchant aux conditions d’implantation des postes de travail dans un local.

Conditions d'implantation Enjeux
Localisation en premier jour Accès direct à la lumière du jour et repérage temporel
Vue dégagée sur l'extérieur Micropause oculaire, concentration créative
Absence de circulation dans le dos Possibilité d'agir sur son environnement en fonction de ses propres caractéristiques
Possibilité de réglage des ambiances de
travail (ouverture des fenêtres, accès aux
commandes de chauffage/climatisation)
Possibilité d'agir sur son environnement en fonction de ses propres caractéristiques
Supports physiques à disposition (murs, tableaux, panneaux) Possibilité de personnaliser son environnement de travail
Éloignement d'une source sonore intempestive Possibilité de se concentrer

Surface

 

Chaque espace de travail de bureau offre des conditions d’usage spécifiques. Ainsi, en termes de dimensionnement, l’approche est différente selon que le bureau est un espace de travail fermé (individuel ou collectif) ou un espace de travail ouvert (open space, flex-office…).

Espaces de travail fermés

 

La surface minimale communément recommandée est de 10 m² minimum pour un bureau individuel et de 11 m² par personne pour un bureau collectif. Si l’activité principale des occupants d’un bureau collectif est fondée sur des communications verbales, il est nécessaire de prévoir au moins 15 m² par personne pour limiter les interférences entre les interlocuteurs, sauf s’il s’agit de communications entre les occupants eux-mêmes.

Espaces de travail ouverts

 

Dans ces espaces ouverts, la configuration peut accentuer les perturbations visuelles et auditives au poste de travail. L’un des enjeux de leur dimensionnement est donc de limiter ces nuisances. Pour cela il faut :

  • éviter un effectif supérieur à 10 personnes ;
  • préférer des bureaux-benchs (îlots de postes de travail solidaires, généralement en enfilade et en face-à-face) de quatre postes à ceux de six postes, et ne pas dépasser six postes de travail par bench afin de permettre les échanges directs tout en limitant la gêne associée pour les personnes travaillant à proximité immédiate.

Des espaces de travail complémentaires (bulles, box, cabines, combis…) peuvent être prévus pour permettre de répondre au besoin d’isolement et de concentration des salariés. Le nombre de ces espaces est à dimensionner sur la base d’une analyse de l’activité exercée et des besoins associés.

Accès et passages

 

L’accès au poste de travail doit prendre en compte les espaces nécessaires aux débattements permettant l’alternance des postures et les microdéplacements et les espaces nécessaires aux passages derrière le plan de travail.
 

  • Pour un poste de travail unique positionné dos à un mur

  • Pour un poste de travail avec passage derrière une personne pour accéder à un autre poste

  • Pour un poste de travail avec passage entre des personnes pour accéder à un autre poste

Ambiance lumineuse

 

De manière générale, pour limiter la fatigue visuelle dans l’espace de travail, il est recommandé une certaine homogénéité entre les ambiances lumineuses des différentes zones : plan de travail, murs, plafonds, sol, prises de jour, luminaires, documents. Pour les murs et plafonds, les couleurs claires mates ou satinées sont à privilégier.

Le travail sur écran nécessite un éclairage spécifique du poste de travail, de 300 à 500 lux pour les écrans à fond clair et de 200 à 300 lux pour les écrans à fond sombre.

Les éclairages naturels et artificiels doivent être adaptés pour éviter les éblouissements, les reflets sur l’écran et les contrastes lumineux entre les différentes zones de travail. Les écrans doivent être positionnés perpendiculairement et à plus de 150 cm des fenêtres pour éviter les reflets et les éblouissements liés à l’éclairage naturel. Ils ne doivent pas non plus être positionnés juste en dessous d’une source d’éclairage artificiel direct.

Les recommandations en matière d’éclairage sont décrites ci-dessous.

Éclairage naturel

 

L’éclairage naturel est à privilégier. Il permet d’amener une lumière froide et en forte quantité. Il participe au maintien de l’éveil et à la vigilance. Cependant, il ne doit pas entraîner de gêne visuelle, d’éblouissements ou de gêne thermique. La surface de vitrage d’un local destiné au travail informatisé ne devrait pas excéder le quart (25 %) de sa surface au sol, et ce local ne devrait disposer de fenêtres que sur un seul côté. Les espaces de travail situés à plus de 6 m d’une fenêtre ou les postes de travail sans fenêtre sont à proscrire.

Afin de permettre de faire des pauses oculaires et de regarder au loin, une vue dégagée vers l’extérieur doit être disponible à hauteur des yeux en position de travail. Pour cela, l’allège des baies vitrées devrait avoir une hauteur maximale de 110 cm.

Pour éviter que les salariés aient le soleil dans les yeux ou sur leur écran au cours de la journée, il est utile de prévoir un système permettant de gérer l’entrée de la lumière naturelle dans le local, : par exemple un système de stores ou pare-soleil, de préférence à lamelles horizontales et à l’extérieur du vitrage. Dans les open spaces, des cloisons mobiles ou certains mobiliers hauts peuvent également constituer une protection contre les éblouissements.

Éclairage artificiel

 

L’éclairage artificiel peut être direct, indirect ou mixte.

Un éclairage direct est un éclairage dirigé vers le bas. Pour éviter les éblouissements, ce type d’éclairage ne doit pas être directement visible par le salarié, donc ne doit pas se trouver dans un angle de 30 ° au-dessus du niveau de ses yeux. Il convient donc de disposer les postes de travail entre les luminaires, qui seront équipés de grilles de défilement pour canaliser et diffuser les rayons lumineux.

Un éclairage indirect est un éclairage dirigé vers le haut ou vers un mur. Le poste de travail doit alors être positionné à l’aplomb ou au voisinage immédiat de cette source lumineuse. Cette recommandation est également valable pour un éclairage mixte (éclairage semi-direct où 60 à 90 % de la lumière est dirigée vers le plafond).

schéma décrivant les différents types d'éclairage artificiel sur un lieu de travail

 

Les besoins en éclairage étant différents selon les caractéristiques individuelles des salariés (âge, état de santé, prise de certains médicaments…) et l'activité réalisée, il est souhaitable que ceux-ci puissent adapter la disposition et l'intensité des sources lumineuses au poste de travail selon leurs besoins. Pour cela, il est possible de mettre à disposition des dispositifs d'éclairage d’appoint orientables dans toutes les directions, réglables en intensité et munis d’un dispositif de protection canalisant les rayons lumineux. C’est notamment recommandé lorsque l’activité nécessite de consulter fréquemment des documents papier, surtout lorsque l’éclairement assuré par les dispositifs d’éclairage fixes est inférieur à 200 lux à leur niveau. Il faut s’assurer que ces lampes d’appoint ne ciblent que les documents et n’éblouissent ni les utilisateurs ni leurs voisins.

Par ailleurs, la qualité d’un système d’éclairage dépend aussi de la relation entre la température de couleur et le niveau d’éclairement qu’il fournit. Le diagramme de Kruithof indique les plages d’équilibre visuel entre éclairement et température de couleur.

Diagramme de Kruithof – Éclairement et température de couleur

Ainsi, pour 300 lux, une température de couleur de 2 700 K à 3 500 K est recommandée. Pour 500 lux, une température de couleur de 3 000 K à 5 000 K est recommandée. Pour un travail sur écran, utiliser des luminaires ayant une température des couleurs de 3 000 K à 4 000 K constitue un bon compromis.

Ambiance sonore

 

Habituellement, l’exposition sonore journalière de salariés travaillant dans des bureaux se situe en dessous des niveaux de bruit créant des lésions auditives. Cependant, le bruit provenant de conversations, au téléphone ou en direct, de sonneries de téléphone, de claviers, d’imprimantes, de climatiseurs, de l’extérieur, de fermetures ou de claquements de portes peut être source de fatigue, de stress, d’une augmentation de la charge mentale ou d’une diminution des performances cognitives, surtout pour des tâches complexes ou demandant de la concentration. Le bruit peut ainsi être à l’origine d’une dégradation de la qualité du travail fourni, de l’efficacité du salarié et, au-delà, de sa santé.

Le bruit peut être limité par l’utilisation du matériel le moins bruyant possible, par un traitement acoustique du plafond pour diminuer sa réverbération, par la mise en place de cloisons antibruit et par l’espacement des postes de travail dans un espace collectif. Selon la norme NF S31-199, le niveau de bruit ambiant acceptable dans un lieu où s’exerce une activité continue qui implique des processus cognitifs complexes ne doit pas excéder 45 dB(A) à 55 dB(A) selon l’activité au poste de travail.

Concernant le travail en open space, l’INRS a développé, en collaboration avec l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon, le questionnaire Gabo (gêne acoustique dans les bureaux ouverts). Ce questionnaire permet de recueillir le ressenti des salariés vis-à-vis de leur environnement de travail et du bruit en particulier. Il présente le double intérêt de les associer à la démarche d’amélioration de l’espace de travail et d’objectiver leur perception vis-à-vis du bruit (type de sources sonores gênantes, type de tâches perturbées, échelle de sensibilité au bruit, perception de leur santé, etc.). Ce questionnaire est non seulement un outil d’analyse mais également un support de discussion pour tendre vers un environnement sonore plus faible et accepté par tous.

Télécharger le questionnaire Gabo et la grille d’analyse (format Excel)

Ambiance thermique

 

Dans un local où le travail sur écran est majoritaire, les recommandations de la norme NF X35-102 (« Conception ergonomique des espaces de travail en bureaux ») sont les suivantes :

  • une température sèche de l'air comprise entre 21 °C et 26 °C en été comme en hiver ;
  • une humidité relative de l’air comprise entre 40 % et 70 % ;
  • une vitesse de l'air au poste inférieure à 0,25 m/s en été et inférieure à 0,15 m/s en hiver.

Organisation du travail

 

Avant toute chose, une réflexion sur le contenu du travail doit être menée avec les salariés concernés par les situations de travail informatisées pour :

  • planifier et répartir les charges de travail ;
  • varier ou séquencer les tâches ;
  • donner aux salariés toutes les informations nécessaires à la réalisation de leur travail ;
  • organiser le partage d’information sur les contraintes de travail et les façons de les résoudre ;
  • associer les salariés aux décisions qui les concernent en termes d’organisation du travail.

Travailler toute la journée sur un écran n'est pas recommandé. Il est conseillé que l’organisation du travail permette :

  • d’alterner le travail informatisé avec d’autres tâches. Lorsque l'organisation et la nature de la tâche sur écran ne permettent aucun changement d’activité, il est impératif de faire des pauses régulières adaptées au contenu et à l’intensité du travail ;
  • de quitter l’écran des yeux et de regarder au loin, même brièvement, afin de prévenir la fatigue visuelle.

En pratique

Faire une pause d’au moins 5 minutes toutes les heures si la tâche sur écran est intensive ou bien d'un quart d'heure toutes les 2 heures si la tâche l’est moins.

Durant ces pauses, il est conseillé de quitter son poste de travail et de bouger pour « rompre » la posture statique prolongée.

Attention, les temps d'attente de réponses qui imposent la surveillance de l'écran ne constituent pas des pauses !

 

Il est important que l’employeur organise des actions de sensibilisation, d'information et de formation concernant les risques liés au travail sur écran. Elles peuvent être réalisées ponctuellement, par exemple lors de l’installation d’un nouvel équipement de travail (siège, bureau…) ou de la mise en place d’une nouvelle modalité organisationnelle (ex. : mises en place du télétravail ou d’un nouveau logiciel). Elles peuvent être accompagnées d’une information générale et de rappels réguliers, par exemple sous la forme de campagnes d’affichage dans l’entreprise.

 

Pour en savoir plus
Mis à jour le 14/06/2023